Saturday, March 08, 2008

La Baronne est à l'hôpital


Oui oui oui ! La Baronne Thatcher, voyez-vous ça !, est à l’hôpital.
C’est grave ?
Non.
Mince ! Remarque, ça nous épargnera trois semaines de flagornerie à la gloire de la fille spirituelle d’Adam Smith et du chancre de l’inhumanité économique.
Je ne vais pas faire du Renaud qui est à la Gauche ce que Thatcher est à la droite, une épouvantable et extrême caricature!
Rappelons néanmoins au passage qu’elle déclara quand même que la société n’existait pas. Elle fait partie de ces gens qui croient en l’Homo Economicus. Cet Homme qui vient après l’Homo Sapiens Sapiens, et qui ne se prend et se comprend uniquement par l’économie, le reste n’est que sottises ! Sottises de gauche, bien sur…Je dois dire que pousser le délire à ce point lui vaudrait un titre ou quelque chose. Elle est baronne? Qu’elle le reste!

Donc elle est entrée dans ce qu’elle a ravagé, pour y trouver des soins : l’hôpital. Alors bien sur, Madame vit à Belgravia Square, qui est la place la plus chère du monde où vivent des milliardaires (Abramovitch, Joan Collins...). Car en fait c’est là que sont toutes les ambassades donc le quartier est limite entouré d’une barrière électromagnétique qui repousse tout ce qui ne vaut pas plus de trois millions de livres. La science fait de miracles! Elle est donc allée se faire soigner à St Thomas Hospital, un complexe privé quatre fois grand comme l’Hôpital Poincaré à Garches. Mais avec le niveau des soins anglais (même privés!), il y a peut être une chance pour qu’elle clamse.

Pourquoi est-elle à l’hôpital ? On ne sait pas. Vu l’immonde coiffure qu’elle se trimballe, elle a du finir par vouloir étrangler sa coloriste qui s’est défendue. Ou bien la nationalisation de Nothern Rocks lui a fait avoir un malaise.

Pour faire simple, Northern Rocks est grande banque dans le Nord de l’Angleterre qui a perdu des milliards à la suite d’une fuite d’on ne sait plus quoi dans la presse. La faillite de cette banque ferait perde leurs économies à des millions de personnes en Angleterre et pourrait faire sombrer l’économie anglaise déjà au bord de la récession. Donc le Labour a nationalisé la banque et les Torries, très réalistes, sont contre mais juste par principe. Les gens, on s’en fout ! S’ils avaient été assez intelligents, ils auraient vu le truc venir et placé leur argent ailleurs. C’est vrai, après tout. On sort tous de grands collèges privés, on est tous millionnaires et passons nos journées à ne rien faire sauf à lire les nouvelles boursières et le Financial Times pour gérer nos fortunes ! Ben non, pauvres cons ! C’est pour ça qu’on le met à la banque, pour que des gens qui s’y connaissent le gèrent. Mais pour les Torries, quand les banquiers déconnent, font plonger la banque et perdent tout l’argent du pékin lamba, ce sont tous les petits épargnants qui doivent payer, point ! On n'aide surtout pas, on n'intervient pas. Ils se démerderont.

Revenons à Thatcher qui est donc à l’hôpital dans un état stable nous baragouinait une envoyée spéciale de Sky News. ‘Tain, l’autre elle caressait gentiment son mari au lit ce matin et son patron l’appelle pour l’envoyer en mission. Donc elle se retrouve plantée à 8h40 du matin sur le trottoir en face de l’hôpital à nous dire exactement ce que le présentateur nous a dit avant. C'est-à-dire : rien !

Mais bon, je pense que notre chère baronne en a profité pour aller voir des orphelins auxquels elle a expliqué que, comme tout le monde, ils méritaient leur sort présent et qu’ils ferait mieux de bosser un peu plus et d’arrêter de se plaindre de tout s’ils veulent trouver des parents convenables. Puis elle est allée faire un tour en maternité voir des infirmières sous payées en panique qui ne reconnaissent plus les bébés et n’arrivent pas à lire les fiches vaguement griffonnées après 72 heures de boulot d’affilées. Elle est passée aux urgences où des parents las et fatigués de tout sont venus avec leurs deux garçons de 8 et 10 totalement saouls après un anniversaire chez un copain de 9 ans. Deux autres enfants du même âge sont en allongés dans le couloir et vomissent tout ce qu’ils ont dans les veines. Elle admire, elle admire puis remonte dans sa chambre privée avec vue sur Regent Park, télévision et ses deux enfants qui n’ont rien à envier de stupidité, de vulgarité et d’écœurant cynisme au fils Fabius.

L’alcool des enfants ? Oui les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé sont tombés. Le Royaume-Uni est aujourd’hui le pays où on boit le plus au monde. Ils sont passés devant les Russes !! Sachant que ces chiffres concernent l’alcool pur, que les Russes se saoulent à la Vodka (40% d’alcool pur) et les Anglais à la bière (10-15%), je vous laisse imaginer les quantités industrielles que les English doivent avaler pour dépasser les Russes. Mais ce n’est pas fini, Le Royaume-Uni détient le record absolu pour l’alcoolisme des jeunes.
Mais pas que des jeunes, aussi des enfants ! En deux ans, le nombre d’enfants amenés à l’hôpital complètement bourrés à doublé passant de 4200 en 2005 à plus de 8500 en 2007 ! Pour les enfants et adolescents ici, boire jusqu'à tomber c’est comme aller en prison pour certains gamins des cités difficiles en France. C’est un rite de passage obligé pour faire partie du groupe, c’est ce qu’il faut faire si on veut être un adulte, un vrai…

On le sait. L’alcoolisme anglais qui avait baissé dans les années 1960-1980 est reparti en flèche avec les années Thatcher et continuent de monter après les années Blair, qui se proclamait si fièrement l’héritier de Thatcher. Si vous saviez ce qu’on peut voir tous les soirs dans une ville comme Stafford.

C’est bien, c’est bien…tout cela est donc bien homogène. Je vais penser à faire une diatribe sur l’alcoolisme ici.

Pour revenir à la Baronne, j’espère que tout va bien pour elle, qu’elle vivra longtemps dans sa gigantesque maison de plus de 125 millions de livres sur Belgravia Square, qu’elle continuera encore longtemps à se montrer à Wimbledon (et sa fille à X Factor !) pour que personne n’oublie, pour qu’on se souvienne de ce qu’il ne faut pas faire pour détruire un pays entier sur des générations.

Elle faut qu’elle vive comme mémoire du néo-libéralisme le plus écœurant !

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