Thursday, March 20, 2008

Ca y est!

Je suis dans l’humeur. Ca semblait ne pas vouloir venir alors j’ai décidé d’attendre. De tout façon, j’avais beaucoup de boulot et…ça sent le cramé, là !



Bon, je vais attendre un peu avant d’aller voir ce que fait le Tchèque. C’est lui qui pédale dans la cave pour l’électricité. Il a du y aller un peu fort.

Donc je me sens d’humeur à dire des choses. Mais quoi ?

Des news du pays, tiens. Des news qui sont d’autant de prophéties, de visions du futur après le règne du Saint-Sauveur Président qui tient toutes ses promesses. Oui oui oui ! Toutes…Aucunes concernant les vrais problèmes. Ou alors à travers des discours de politique et de projets qui ne contiennent aucun chiffre, aucune date, aucune budget, rien que du vent !

Enfin non, dans TOUS ses discours, la moitié du temps est consacré à nous décrire l’état pathétique dans lequel se trouve la France et à quel point tous ses prédécesseurs, de Droite comme de Gauche, ont tous échoué. Puis après une demi-heure de martelage qui nous fait nous sentir en Albanie, il nous assène son plan messianique pour tout changer. Et il n’y a rien dedans.

J’en veux pour exemple, les solutions qu’il va apporter pour les banlieues. Par chance, je devais parler de ce plan avec les Year 13 donc j’ai lu tout ce que je pouvais, dans toutes les versions, tous les avis de toutes parts et le débat dans le journal Le Monde là-dessus. Pour faire simple, après avoir tenue sa promesse du paquet fiscal qui ne touche que quelques milliers de familles milliardaires ou multi-millionaires (sur 63 millions d’habitants, quand même !) et qui va priver l’Etat de 15 milliards d’Euros, il vient faire un discours en disant qu’il est très concerné, pas comme ses prédécesseurs, par les problèmes des gens qui vivent dans la misère, que ses prédécesseurs ont laissée devenir endémique, dans les cités, que ses prédécesseurs ont tous négligées, et qu’il va, pas comme ses prédécesseurs, tout changer et repenser la ville, chose que n’ont jamais fait ses prédécesseurs...

...prédécesseurs...

Mais reprenez le discours et trouvez-moi : une date butoir, un chiffre pour les dépenses que l’Etat va faire…quelque chose d’autres que des paroles. Quelque chose de concret. J’insiste parce que Sarkozy se voulait d’une nouvelle génération qui ne parlait pas pour rien dire, qui agissait au lieu de palabrer. Alors, lisons la lettre et prenons la au mot. Où sont les choses concrètes dans les plans prévus ? Je ne veux pas forcément que tout soit fait tout de suite ou que ça me plaise mais savoir à quoi m’attendre vraiment.

Dans un mois, il n’aura plus que quatre ans pour réaliser tout ça. C’est très court, je le rappelle. Enfin c’est toujours court pour améliorer les choses mais jamais assez pour les détériorer. Ce qui me ramène à la nouvelle que nous verrons défiler sur nos écrans dans quatre ans : La majorité des maternités anglaises ont admit refuser quotidiennement des femmes entrain d’accoucher par manque de lits.

Imaginez-vous : Vous êtes chez vous, Mesdames, et Mesdemoiselles, et Messieurs qui devez conduire, et le bébé arrive à grande vitesse. Donc voiture, embouteillage, tout ça tout ça et vous arrivez enfin à l’hopital le plus proche, voire l’unique (on ne vit pas tous à Paris) et là, on vous dit que non, il faut aller ailleurs parce qu’il n’y a plus de place. Je vois bien la gueule des deux futurs parents.

Remarquez maintenant la mode chez les femmes c’est d’accoucher à la maison, sans péridurale, sans médecin, sans rien ! Souffrons un bon coup, faisons confiance au cours d’accouchement sans douleur qui nous apprend à respirer. Tu parles ! Quand le bébé arrive et qu’il faut pousser, elles sont toutes à gueuler pour des médocs alors qu’elles chient dans le lit ! Mais bon…les filles d’aujourd’hui, qui sont donc les mères de demain, vont sûrement réclamer d’aller accoucher dans la cave avec des torches, le jeune époux aura pisser au quatre coin, entreposer des os de poulet et roulera sa femme dans la terre avant qu’elle n’accouche pour qu’on soit sûrs d’être bien revenus au temps des cavernes !

Au problème croissant et très préoccupant de l’exécrable qualité des services de santé anglais, on observe un phénomène très intéressant. Pardon, le service est tel et d’une telle chéreté que quand les gens ont besoin de traitement des importants (opération, cancer…), ils préfèrent épargner un peu puis aller se faire soigner en France ! C’est moins cher et bien plus sûr !

Donc face à ça, Les Conservateurs, dans l’opposition, ne parlent que de donner de l’argent et des moyens à tout va alors Le Labour, donc la gauche, y répond avec un projet qui doit permettre aux hôpitaux de chercher des sponsors. Cela doit augmenter la compétitivité nationale des services de santé afin qu’ils attirent à eux le meilleur sponsor qui les financera.

Je ne sais même pas par où commencer avec ce truc, là !... « La compétitivité nationale des services de santé ». On atteint des sommets, là.

Je rappelle que « compétitivité » ne signifie meilleurs résultats en matière de travail. Ca c’est la « productivité », produire le plus (quantitative) ou le mieux en moins de temps (qualitative). La compétitivité, c’est arrivé au moindre coût.

Moi, je ne sais pas. Ca doit être mon éducation mais quand on me parle de la santé des gens, de l’accès à la médecine, aux soins, au droit d’être en bonne santé, je ne pense pas à moindre coût pour l’Etat. Un habitant qui ne craint pas d’être malade car il sait qu’il va être soigné est un citoyen heureux et donc productif. Je ne cautionne pas l’abus ou la mauvaise gestion des richesses qui arrivent toujours mais je trouve que régler ça en élevant purement et simplement l’argent est ridicule et totalement inefficace. Les exemples ne manquent pas.

Il suffit d’éduquer les gens, leur apprendre que c’est dans leur intérêt de savoir être sage et raisonnable et de ne pas abuser. Mais éduquer, ça prend du temps, de l’argent, ça demande de la patience et surtout, on ne verra pas les résultats après cinq ans à l’Elysée et il est hors de question que celui d’après tire profit du travail accompli, n’est-ce pas ?

Alors on coupe, on enlève car ça, on voit tout de suite les résultats qu’on attend et c’est celui d’après qui doit gérer des générations de personnes qui ne vont pas se faire opérer ou guérir du cancer car ça coûte très chère et les services sont à chier.

Comme je le disais, ça prend toujours beaucoup de temps d’améliorer les choses mais très peu, trop peu, pour tout détruire.

J’ai une amie qui m’a dit qu’elle votait pour Sarkozy pour avoir cinq ans d’une droite dure qui ferait remonter la France (où ?) et puis après les effets s’estomperaient rapidement mais au moins on sera revenus (où encore ?). Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Les 15 milliards que l’Etat n’a pas aujourd’hui, pour des raisons d’une idiotie finie d’ailleurs, ça ne va pas faire "revenir la France" juste comme ça. Par contre, ça va manquer cruellement dans beaucoup d’autres cas et ça va se répercuter bien plus loin que ‘rapidement’.

Pour finir sur le petit singe rageur, je dois avouer que, comme ma mère et d’autres non-sarkozystes, j’avais quand même tiré de cette élection un espoir. C’était d’avoir enfin un président jeune. Dans un monde peuplé de Zapatero, Persson, Merkel, Poutine, Blair…avoir quelqu’un de vraiment dynamique qui fasse avancer les choses en faisant disparaître ce côté énarque des années 1950 avec con cortège de corruption à peine voilée, de copinage, népotisme et tout ce qu’il y a de négatif dans le discours politique et l’action politique mais aussi sociale qui me fait penser au clivage entre les politiques et la société en Mai 1968. Je voulais croire que 40 ans après, on aurait compris…

Cependant Sarkozy n’a rien fait disparaître de tout ça. Juste la corruption, oui. Et encore, que pour lui. Mais l’affaire de la mairie de Neuilly, les discours qui ne mènent à rien…tout ça est encore là caché par « le dynamisme » qui n’est qu’un pathétique populisme couplée avec une vague agitation consistant à être présent partout et tous le temps.

Le pire de Sarkozy c’est que c’est un parvenu. Mais dans le mauvais sens du terme. Un petit qui est arrivé à la richesse et au pouvoir vite, trop vite et qui ne sait pas comment se tenir. Il est enfin arrivé dans la Haute, dans le cercle VIP alors il se lâche et tout sort avec une violence assez étonnante. Les insultes, la grossièreté, les menaces constantes, le manque absolu de tact et de diplomatie face aux plus petits. Il est mauvais, hargneux face au peuple qu’il méprise. Quand il faut aller parler avec George Bush, on n’a pas le doit aux « Tu veux te battre ? Mais viens te battre, j’t’attends ! » ou « Pauvre con ! Pauvre con ! Pauvre con ! » Quand lors d’une conférence de presse de De Gaulle, quelqu’un cria : « Ah bas les cons ! », le Général répondit simplement : « Vaste programme. »

Je ne lui demande pas d’aimer le peuple mais juste d’être le Président et pas le Roi qui se contente de faire des tournées dans son royaume pour que les braves gens puissent l’admirer et qu’il puisse faire montre de son pouvoir. J’attends de lui qu’il sache s’oublier pour le bien du pays et non l’inverse !

Sa personne est la seule chose qui l’intéresse et la France n’est qu’une partie de ce qui fait aujourd’hui sa personne. Le Fouquet’s, le yacht, les vacances grand luxe chez des amis milliardaires, les joggings avec la presse…Et j’irai même jusqu'à lui reprocher tout le cinéma autour de son mariage avec Carla Bruni ! Ne prenons pas non plus les gens pour des cons ! Quand il s’agit d’interdire la publication de livres ou d’attaquer des journaux parce que les articles sont méchants ou les photos dérangeantes, l’Elysée a toute puissance. Par contre, quand les articles sont gentillets et les photos de notre Président de la République (je le rappelle !) avec sa fiancée sont bien mignonnes, rien. Pas de procès au nom de l’image de la fonction présidentielle.

Je suis donc…pas déçu mais…je m’attendais quelque part à mieux.

Mais…une chose est sûre…à tous ceux…qui ont cru en lui…qui ont voté pour lui…je ne dirai jamais… « Je vous l’avais bien d…

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